exerce classe ouverte — Julie Sermon
ICI—CCN (Montpellier)
Afficher le planLes approches écocritiques se proposent d’aborder les œuvres et les pratiques artistiques en les mettant en regard des réalités et des pensées – scientifiques, philosophiques, politiques – de l’écologie. D’un côté, il s’agit de voir en quoi les discours, les savoirs, les exigences et les menaces écologiques impactent ou résonnent dans le champ artistique (que ce soit sur le plan du propos, des formes, des modes de conception et de diffusion…). De l’autre, il s’agit de réfléchir à l’apport spécifique des arts vis-à-vis de ce contexte : dans quelle mesure et de quelles façons contribuent-ils à ébranler ou remodeler nos représentations, à activer nos imaginations, et ce faisant, à réévaluer nos manières de voir, de faire, de penser ? Tout en étant guidés par les mêmes questionnements, les travaux en écocritique affective se proposent quant à eux d’analyser les œuvres du point de vue des émotions qu’elles mettent en jeu, qu’elles représentent ou qu’elles produisent. Alors que l’écocritique :
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réfléchit, dans l’absolu, aux modalités selon lesquelles les mondes non-humains sont pris en compte, représentés et mis en jeu par les artistes ;
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s’attache à la façon dont les œuvres critiquent, renforcent ou déjouent les rapports d’exploitation, de minoration ou de dé-légitimation dont ces mondes peuvent être l’objet ;
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analyse les perspectives, éthiques et politiques, que ces gestes artistiques engagent :
… l’écocritique dite « affective » resserre le champ de l’investigation et se propose de :
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qualifier le type de relations affectives que les œuvres suscitent vis-à-vis des êtres et des mondes non-humains qu’elles mettent en jeu ;
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étudier les procédés (narratifs, rhétoriques, scénographiques, kinesthésiques…) par lesquels sont créés des effets d’empathie, de sympathie ou d’antipathie ;
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interroger les implications (éthiques et politiques) que ces processus émotionnels peuvent avoir.
Dans le cadre de la « classe ouverte », il s’agira de déplier les questionnements, les intérêts et les limites propres à l’écocritique en général, et à l’écocritique affective en particulier.
Numéro de licence : 1-L-R-22-9345/2-L-R-22-9390/3-L-R-22-9391